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Avec quels filtres voyez-vous la réalité?


ZOOM SUR 5 FILTRES

ou comment interpréter la réalité en fonction des croyances personnelles, sur soi-même et sur le monde.

 

1. LES PENSEES « TOUT OU RIEN » (raisonnement dichotomique)

Mode de pensée qui catégorise les situations dans les extrêmes, sans nuance : tout ou rien, blanc ou noir, bon ou mauvais, toujours ou jamais … 

Cette façon d’interpréter est en lien avec le perfectionnisme, où les erreurs et imperfections incitent à dévaloriser (soi ou les autres).

Exemples :

« Tu es avec moi ou contre moi. »

« Je n’ai pas été recruté, je me demande si ce métier est fait pour moi. »

« Je n’ai pas réussi ce travail, je suis nul(le). »

 

2. LE FILTRE SELECTIF (abstraction sélective) 

Mode de pensée qui se focalise sur un  détail dans une situation, l’interprète négativement pour conclure que toute la situation est négative.

Exemples :

« J’ai tâché ma robe, la soirée était nulle ! »

« Cette personne baille pendant ma conférence, mon exposé est ennuyeux! »

« Tout le monde a aimé mon dessert sauf ma mère qui l'a trouvé trop sucré. Ce dessert est un désastre! »

« Untel cherche un mot dans le dictionnaire, il doit être nul en français. »

 

3. LA SURGENERALISATION

Mode de pensée qui conclut que si une situation arrive une fois, alors elle se reproduira toute la vie.

Exemples :

« Il a loupé son examen, il n’est pas fait pour les études. »

« Elle n’a pas accepté mon invitation, je vais rester seul toute ma vie. »

« Il m’a quitté, personne ne m’aimera plus jamais. »

 

4. LA PERSONNALISATION

Mode de pensée qui tend à assumer la responsabilité d’une situation sans en être la cause.

Cette façon de réagir est un passage normal de l’enfance, qui évolue vers la distinction des responsabilités à l’âge adulte (« la part de l’Autre »).

Exemples :

« Si mes parents ont divorcé, c’est de ma faute. »

« Mon enfant a des difficultés à l’école, je dois être un mauvais parent. »

« Il est énervé, j'ai du faire quelque chose de mal. »

 

5. FAUSSES OBLIGATIONS (devoir, falloir)

Mode de pensée qui tend à se motiver par des obligations, comme s’il était nécessaire de se battre ou de se punir pour se convaincre de faire quelque chose. Les exigences peuvent être centrées sur soi et favorisent l’autocritique ou être dirigées vers les autres, entraînant des sentiments de colère, de frustration ou d’agressivité.

Exemples :

« Je dois faire tout le ménage aujourd’hui. »

« Il faut que je réussisse. »

« Tu ne devrais pas manger aussi gras, ce n’est pas bon pour ton régime. »


Sources :

C'est en 1967, qu'A. Beck, psychiatre américain a développé l'approche des distorsions cognitives, ces filtres que la pensée peut appliquer sur la réalité.

David Burns en a identifié 10 qui portent soit sur la situation soit sur les conclusions qui sont élaborées.

 

Le principe fondamental de la thérapie cognitive proposée par A. Beck souligne que ce ne sont pas les événements en eux-mêmes qui troublent les individus mais la représentation et l'interprétation qu'ils s'en font. C'est la façon personnelle de traiter l'information, de penser, qui est à l'origine du stress et de l'anxiété. 

 

En parallèle, la notion de "biais cognitifs" a été développée par D. Kahneman et A. Tversky pour expliquer le manque de rationalité de certains choix en économie.

 

Parmi les solutions naturelles pour traverser les périodes de stress, une partie doit être consacrée à l'approche psychique développée par la psychologie cognitive car il y a des réponses très intéressantes pour identifier la place de la pensée dans les mécanismes de stress.

 

Cette vision est, selon moi, une des façons d'aborder la question et elle s'intègre dans une vision globale qui apporte également une compréhension sur la place objective des événements stressants, sur la réaction physique (voir document ci-dessous) et sur la part relevant des émotions.

 

La naturopathie offre l'avantage de pouvoir agir sur la part psychique, émotionnelle et physique.