par Delphine Adnet, Naturopathe à Toulouse
Mise à jour : 29 octobre 2019
L'APPROCHE D'UNE NATUROPATHE QUI A SOUFFERT DE MIGRAINE
En France, environ 12 millions de personnes (soit 12% de la population) sont affectées par les migraines.
Les enfants sont également touchés (9%) et avant 12 ans, le ratio montre que filles et garçons sont affectés pratiquement de la même manière, avec une légère prédominance masculine.
A titre de comparaison, la prévalence de migraineux en Suède est de 4% et en Allemagne de 27%.
1 migraineux sur 4 subit des retentissements importants sur sa qualité de vie quotidienne, au niveau professionnel ou personnel.
Seul 1 migraineux sur 2 consulte pour trouver des solutions.
Ce constat est associé à la croyance que pour une majorité de migraineux et pour le monde médical, la migraine ne serait pas guérissable.
Il est pourtant possible de retrouver un confort de vie et d'espacer les crises puisque j'ai réussi à le faire et sans médicaments.
50% des migraineux ont recours à l'automédication.
En 2016, un sondage IPSOS réalisé auprès de plus de 3000 français montre que parmi les 80% des français qui s’automédiquent, 77% le font pour soigner des maux de tête.
A titre personnel, j'ai trouvé des solutions naturelles, au prix de nombreuses années de recherche en solitaire, avec la naturopathie et les plantes médicinales.
Je souffrais parfois de migraine, parfois de migraine avec aura caractérisée par des lumières scintillantes, ce que je comparais à des éclairs avant l'orage.
Aujourd'hui, j'ai réussi à espacer l'apparition des crises, et les rares migraines qui se présentent, suite bien souvent à quelques écarts les favorisant, ont une durée et une intensité qui sont rapidement limitées par les plantes médicinales.
LES MECANISMES DE LA CRISE DE MIGRAINE
La manifestation principale de la crise migraineuse est la douleur crânienne.
Mais comme l'explique le site Ameli : "La douleur n’est pas une maladie. C’est un signal d’alerte envoyé à partir d’une zone de l’organisme qui subit une agression ou un dysfonctionnement".
S'ajoutent parfois à la douleur des signes d'accompagnement avant ou pendant la crise : neurologiques (impression de « tête vide », somnolence, aura, hypersensibilité émotionnelle et sensitive), digestifs (nausées, vomissements, diarrhées, douleurs abdominales) ou vasomoteurs (rougeur du visage, saillie anormale des vaisseaux temporaux superficiels, œdème, etc.)
Il a été observé, durant une crise de migraine, plusieurs mécanismes responsables de la douleur : certains "événements" provoquent une succession de dilatations (vasodilatations) et de contractions (vasoconstrictions) des vaisseaux sanguins de la tête (méninges) . Ces spasmes des vaisseaux peuvent être associés à une inflammation et à un dérèglement du système nerveux autonome.
Le sang passant dans ces vaisseaux dilatés ou contractés ou/et enflammés provoque la douleur pulsatile qui est caractéristique de la migraine.
La crise migraineuse s'articule autour de 4 phases qui durent au minimum 2 jours si l'on intègre les signes annonciateurs et la phase de récupération, en plus de la crise douloureuse.
CAUSES PHYSIOLOGIQUES
Malgré la progression des connaissances et des études, les causes physiologiques de la migraine restent encore très mal connues.
Plusieurs théories, parfois en opposition, tentent d'expliquer l'origine des migraines :
- Théorie vasculaire : la cause était attribuée à la vasodilatation des vaisseaux sanguins.
- Théorie neurogène : la cause était attribuée à une dysfonction neuronale.
- Théorie neurovasculaire qui est l'approche actuelle.
Les deux théories précédentes ont conduit au concept de la migraine comme un phénomène neurovasculaire avec un point de départ neuronal et un facteur vasculaire secondaire, auquel s'ajoute la transmission de la douleur par le nerf trijumeau pendant la crise. Les facteurs déclenchants (stress, état hormonal, l’alimentation…) entraîneraient une vague de dépolarisation des neurones.
- Différentes théories sur des perturbations biochimiques concernant la sérotonine, le monoxyde d’azote, le glutamate ou la dopamine. La vasodilatation autour du cerveau entraîne la libération de substances qui vont entretenir le phénomène.
La sérotonine a été le facteur le plus étudié et a donné lieu aux traitements spécifiques (triptans).
Lors d'une crise, il existe une libération massive de sérotonine conduisant à son excrétion urinaire. Le déficit induit dans le cerveau accentue l'inflammation, la vasodilatation et la douleur.
Toutefois, l'action de la sérotonine sur les vaisseaux est double : en fonction des récepteurs (5-HT1 ou 5-HT2) et de l'état normal ou pathologique des vaisseaux, elle provoque soit une vasodilatation quand les vaisseaux sont normaux, soit une vasoconstriction quand ils sont lésés ou enflammés. De plus, la part qui revient à la sérotonine circulante par rapport aux voies sérotoninergiques centrales reste à établir.
- Théorie génétique et hérédité.
Depuis 2010, une dizaine de gènes ont été associés à une augmentation du risque de migraine.
Plusieurs sont en rapport avec la régulation du récepteur NMDA qui est stimulé par deux acides aminés, le glutamate et l'aspartame.
Il existe de plus dans une même famille, des antécédents de migraine, d'épilepsie, d'allergies, parfois des accidents vasculaires.
LES FACTEURS QUI DECLENCHENT UNE MIGRAINE
A l'inverse des causes, les facteurs déclencheurs sont mieux connus.
Selon une étude de 2013 (Mollaoglu), les facteurs les plus fréquents sont le stress émotionnel (79% des cas), les troubles du sommeil (64%) et les facteurs alimentaires (44%).
Une étude montre qu'en moyenne 5,5 facteurs sont impliqués pour un même migraineux.
Les principaux facteurs identifiés sont les suivants :
- Le stress émotionnel : les émotions, les conflits, les soucis ou encore les contrariétés déclenchent un stress psychique et physique et ont un rôle important dans la survenue des crises. On note bien souvent un événement stressant de la vie quotidienne avant leurs apparitions.
- Le stress physique : manque de sommeil, effort physique intense, réactions allergique ou d'intolérance, changement de rythme de vie.
- L'alimentation, principalement les additifs alimentaires, le sucre blanc et également des intolérances à certains aliments riches en amines ou pro-inflammatoires.
- Le métabolisme digestif.
- Les changements hormonaux : baisse des oestrogènes avant les règles, pilule.
- L'environnement : conditions météorologiques, lumière et écrans, bruits, odeurs, ondes.
- Certains médicaments.
MON POINT DE VUE
(Mon avis repose sur l'état d'avancement de mes recherches au niveau scientifique, en naturopathie, en phytothérapie, via l'observation des crises de migraines que j'ai vécues ou sur lesquelles j'ai pu échanger avec d'autres migraineux.)
Les causes de la migraine s'articulent entre un "terrain" de départ (une prédisposition initiale), un ensemble de facteurs déclenchants et une dynamique adaptative.
1/ Le terrain
Au niveau du terrain, les sujets migraineux sont volontiers des sujets hyperactifs, ou hyper-réactifs (extériorisés ou intériorisés) et sur-adaptatifs avec des besoins énergétiques et de récupération importants.
Ces deux caractéristiques font appel à l'équilibre du système nerveux autonome qui contrôle, de façon automatique les processus physiologiques internes.
En résumé, ce système s'organise autour de deux fonctions "opposées" du cycle neurovégétatif :
- celle de l'activité physique et/ou intellectuelle, du stress, du combat, de la fuite et
- celle de la conservation et de la restauration de l'organisme à travers le repos et la digestion.
Ces deux fonctions collaborent pour veiller à ce que le corps réagisse de façon appropriée et équilibrée aux différentes situations.
Il régule les fonctions vitales en assurant, entre autre, la répartition des besoins énergétiques nécessaires au bon fonctionnement du système cardiovasculaire (dont le calibre des vaisseaux sanguins), du cerveau et des muscles.
Le système nerveux entérique (200 millions de neurones) a été ajouté récemment à la structure du système autonome. Il envoie des signaux nerveux au cerveau et régule le système digestif, les activités motrice et sécrétrice. Cette avancée permettrait de comprendre pourquoi le foie et la digestion aient pu être associés aux migraines.
2/ Les facteurs déclenchants
Concernant le déclenchement des crises, la plupart des facteurs sont à relier avec la notion d'adaptation : adaptation aux relations humaines (stress, émotions), à des modifications de cycle de vie (travail et activité/ week-end et repos), aux cycles du sommeil, au cycle féminin oestrogénique, à l'environnement, à une alimentation remplie d'additifs ou pour maintenir l'intégrité de l'organisme.
3/ Le processus d'adaptation
Dans la mise en place des migraines, la période précédant la crise est très importante car la capacité physique et l'état d'équilibre nerveux dans lesquels se trouve la personne fera qu'à un moment donné, elle déclenchera ou non une crise.
Chez les migraineux, leur terrain avec hyperactivité (ou réactivité) fait que les besoins d'approvisionnement et de renouvellement micro-nutritionnel (dont le glucose) sont à un niveau supérieur au niveau commun.
Ces caractéristiques font donc appel aux deux fonctions "opposées" du système nerveux végétatif. D'un côté maintenir l'activité (notamment cérébrale), et de l'autre maintenir les apports nutritionnels en périphérie (qui s'effectue d'ailleurs en présence de sérotonine).
Cependant la poursuite de cet état d'équilibre "élevé" ne pourra être maintenu en permanence et, à un moment donné, il sera interrompu, soit pour assurer la poursuite normal du cycle neurovégétatif soit par un/des facteurs déclenchants qui se surajoutent. C'est à ce moment qu'une crise pourra apparaître.
Cette approche permet de comprendre que c'est l'équilibre et la dynamique globale entre activité et restauration qui sont en jeu.
C'est pourquoi le stress a un impact sur le déclenchement des migraines, de la même façon que l'apparition de celles-ci après une semaine de travail.
Autre exemple, adapté à titre individuel, est la rédaction de cet article qui sollicite que je sois concentrée durant plusieurs jours. Si je ne portais pas attention à prendre du recul et à manger une nourriture saine, il y a de forts risques qu'une migraine se manifeste ;)
Mais le repos ou le sommeil peuvent également pour certains favoriser l'apparition des crises, si la fonction de restauration est entretenue trop longtemps par différents mécanismes.
Chaque migraineux aura donc un équilibre qui lui est propre, qui est à comprendre et qui explique pourquoi un médicament ou une plante aura des effets positifs pour l'un et peu d'effets sur un autre.
Par ailleurs, l'approche globale de la migraine prend ici tout son sens car le bon fonctionnement des systèmes nerveux, digestif, hormonal et la nourriture de qualité sont des éléments indispensables à l'harmonisation du corps.
LES SOLUTIONS
► Les solutions naturelles
- L'évitement des facteurs déclenchants
En 2008, une étude a montré que l’évitement de ces facteurs permet de diminuer la fréquence des migraines, mais aussi d’améliorer la qualité de vie des personnes.
Il m'apparaît clairement qu'une nourriture bio, exempte d'additifs et d'antibiotiques est l'élément de départ, à laquelle s'ajoutent des repas faciles à digérer (de surcroît pendant la crise et les jours qui la suivent). Une fois, l'alimentation ré-équilibrée, il est alors possible d'agir sur la sensibilité première.
Concernant les autres facteurs, les identifier et les comprendre permettra, petit à petit, de diminuer leur impact, dans une démarche globale.
Le suivi des migraines avec un journal est, sur plusieurs mois, un outil intéressant pour identifier les facteurs déclenchants et observer leur répétition.
- La naturopathie
La plupart des migraineux traitent leur migraine au moment de son apparition alors que le déséquilibre trouve sa vraie raison d'être dans des mécanismes situés plus en amont.
Retrouver un équilibre global, avant l'apparition de la douleur, permet d'améliorer le confort de vie sur le long terme.
La naturopathie offre de nombreuses possibilités naturelles pour intervenir sur la crise et surtout pour espacer les récidives. Elle permet aussi de mieux comprendre le processus et d'entamer une réconciliation avec son corps, la douleur générant bien souvent une distanciation résultant de l'incompréhension.
Grâce aux plantes médicinales et aux principes de la naturopathie, elle va rétablir le meilleur fonctionnement possible du corps et va pouvoir apporter des réponses individualisées.
Elle permet ainsi d'intervenir aux niveaux nutritionnel, physique (terrain et adaptation) et émotionnel.
Après, que les choses soient claires, le chemin demande persévérance afin de trouver une solution qui convienne à titre individuel.
(Attention : Les plantes médicinales doivent être accompagnées d'une bonne connaissance du terrain migraineux sous peine de déclencher des crises, expériences que j'ai pu capitaliser au cours de mes recherches).
► Les médicaments
- Les traitements médicamenteux traditionnels : antidouleurs non spécifiques et spécifiques, traitements de fond (bêtabloquants et anti-épileptiques).
Une enquête en 1999 a montré que 94 % des migraineux se soignent avec des antalgiques non spécifiques dont 48 % en automédication. L’inefficacité de ces traitements non spécifiques est évaluée à 50 % (FRAMIG 1 réalisée en France en 1999).
Agir avec des traitements antimigraineux sur le long terme me semble être une solution inadaptée, car ils n'agissent pas sur le terrain, empêchent rarement les récidives et ont des effets secondaires préoccupants qui peuvent se surajouter à la problématique de départ.
Ces médicaments peuvent "encrasser" le corps (métabolisation des substances de synthèse) et être eux-mêmes source de migraines secondaires.
Bien à vous,
Delphine Adnet,
Si cet article vous a plu ou vous a apporté des réponses, n'hésitez pas à ajouter un commentaire en bas de page ou à partager avec d'autres migraineux.
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